L'industrie et l'obsolescence

Dans l'industrie, la gestion d'obsolescence d'un parc machine est devenu en quelques années un facteur clé de succès incontournable pour la gestion d'une production.

Cette notion a donné lieu à des créations de poste(s) dans les plus grandes industries de façon à créer (répétition) un pilotage stratégique pour réduire les temps d'arrêts de production.

Car quoi de plus désagréable pour une entreprise de se retrouver à l'arrêt pendant plusieurs jours voire mois sur une machine de production. Pour peu que celle-ci ne soit pas un organe stratégique de la chaîne de production, le montant de l'inactivité peut se chiffrer très rapidement.

Ainsi, sans gestion d'obsolescence, nous devons faire face à une perte de production, des impacts financiers, des collaborateurs inutilisés, du stress et même beaucoup de stress.

A ce moment-là, la panique nous envahit, se propage à tous les services de l'entreprise et créée un climat d'extrême tension. Les exigences varient fortement d'un type d'industrie à un autre mais dans certains domaines tels que la chimie ou pharmaceutique, certains produits doivent être utilisés dans un laps de temps très court sous peine de devoir le détruire passé ce temps de péremption.

Nous avons tous connu ce cas, cet arrêt de production (toujours au plus mauvais moment) avec à la clé un équipement obsolète défaillant.

Notre devoir est d'agir. J'ai bien dit agir et non réagir. Stop à cette pression ou les services maintenance se retrouve devant le fait accomplie avec peu ou pas de solution à très court terme.

Agir implique effectivement d'allouer un temps de départ à la mise en œuvre de cette gestion d'obsolescence. Peu importe la taille de l'entreprise cette démarche s'applique à tous.

Démarche pas à pas de gestion de l'obsolescence d'un parc machines

1 - Cartographie

La première étape est de classifier ses machines de la plus stratégique dans la chaîne de production à la moins stratégique. Cela va définir le fil conducteur de la démarche.

Ensuite il s'agit de répertorier l'ensemble des éléments électronique de la machine (ce service effectivement prend du temps à réaliser mais cette cartographier est le point de départ indispensable à la démarche). Durant cette phase nous devons relever les références fabricant, les marques fabricant et les versions (à minima logicielles) si disponibles.

Cette cartographie permet d'obtenir une véritable vue d'ensemble détaillée de son parc machine.

2 - Etude du relevé

L'étape suivante constitue à étudier ce relevé, évaluer la position de chaque élément dans son cycle de vie, de ce fait de séparer les éléments obsolètes ou en fin de vie chez les fabricants des autres. Nous étudions également la disponibilité de cet équipement sur le marché de l'obsolescence, les quantités disponibles, l'évolution de son prix et évaluons quand cela est possible des tendances de disponibilités à court et moyen terme. Cette étape est souvent délégué à des entreprises tierces ayant une vue globale du marché et une connaissance accrue de l'obsolescence des équipements électroniques industriels.

3 - Analyse croisée

Une fois l'étude complète réalisée sur l'ensemble du parc machines ou sur plusieurs usines de production, nous pouvons passez à l'étape suivante : réaliser une bibliothèque des équipements en croisant l'ensemble des données récoltés. Ainsi cela nous permet d'obtenir une vue complète avec le nombre d'équipements identiques installés sur plusieurs machines ou sites de production. Durant cette phase afin de recatégoriser les éléments, nous pouvons ajouter une donnée qui est de coter la criticité d'un produit dans son obsolescence. Cette étape est relativement importante car elle permet de faire émerger des stratégies à court, moyen et long terme d'investissement et de création de stocks stratégiques.

4 - Mise en place de stratégie

Enfin l'étude étant terminée vous disposez désormais d'un outil complet de cartographie de votre parc machines et de son obsolescence. Vous pouvez mettre en parallèle vos stocks afin de vérifier que sur les éléments les plus sensibles et critiques vous disposez d'une sécurité de base. Reste maintenant plus qu'à mettre en place une ou des stratégies de lutte contre l'obsolescence des équipements :

- Stratégie de création d'un stock de sécurité sur les positions inexistantes en stock actuelle

- Stratégie d'inaction et de fonctionnement en  flux tendu

- Stratégie de revamping d'une machine

- Stratégie de modernisation des éléments électroniques

- Stratégie d'externalisation et de gestion des stocks de sécurité

Stratégie de création d'un stock de sécurité sur les positions inexistantes en stock actuelle

Cette stratégie est la plus confortable lorsque l'on souhaite conserver ses machines obsolètes. En effet, cela permet d'obtenir un contrôle total de son obsolescence, de réagi très rapidement en cas de panne et d'être en total autonomie. Cependant, ce choix est souvent décrier au sein des industries car la solution s'avère relativement onéreuse (achat des pièces, coûts de stockage, coût de gestion logistique), et ne semble pas être une solution à toutes épreuves sur le long terme (effectivement certains composants électroniques se détériorent avec les années et peuvent amener à un non fonctionnement de l'équipement). Egalement, l'investissement ne servira peut être jamais (si aucune panne arrive sur la machine), il nécessite également des compétences techniques dans certains cas (reprogrammation de module par exemple).

Stratégie d'inaction et de fonctionnement en  flux tendu

Cette stratégie est la meilleure d'un point de vue financier car finalement aucun investissement n'est nécessaire et tout repose sur 2 facteurs : l'entretien au quotidien de vos outils de production et la chance. De plus elle évite toutes les problématiques internes de stockage et de logistique. Elle peut s'avérer très dangereuse car le jour ou la panne apparaît alors commence souvent un mouvement de panique. Sans étude d’obsolescence au préalable nous pouvons très rapidement nous trouver dans une situation tendue avec peu ou pas de solutions techniques, on se met à la merci de délais parfois très long et des fluctuations des prix d'achat. Je pense que cette stratégie est à appliquer à tous les éléments non stratégiques et peu critiques sur le marché de l'obsolescence.

Stratégie de retrofit d'une machine

Cette stratégie est surement la plus confortable mais nécessite un investissement financier important et pas tout le temps justifiée aux vues de l'utilisation de la machine que vous avez besoin.

Certes vous éliminez l’obsolescence et bien souvent vous vous dédouanez pour quelques années de la gestion des pannes de cette nouvelle machine puisque les fabricants proposent des contrats de maintenance (payant ou non). Pour autant l’obsolescence seule ne doit pas être le seul critère de motivation au changement surtout si l'équipement répond aux attentes de l'industriel. Elle doit être motivée par plus d'éléments comme une automatisation supplémentaire du process, un gain financier à moyen / long terme, un gain de productivité, ...

Stratégie de modernisation des éléments électroniques

La stratégie de modernisation est une bonne alternative car elle permet de pallier à l’obsolescence électronique d'une machine tout en conservant sa partie mécanique qui si bien entretenue permet de perdurer pendant de longues années. La modernisation de la partie électronique n'est cependant pas toujours aussi facile à mettre en œuvre que ce que l'on espère et dans certains cas ne représente pas une alternative financièrement viable. Moderniser signifie dans certains cas refaire un programme et très rapidement cela va avoir un impact financier important. Comme pour le revamping, cette solution doit être motivée par plus d'éléments que son obsolescence seule comme une automatisation supplémentaire du process, un gain financier à moyen / long terme, un gain de productivité, ...

Stratégie d'externalisation et de gestion des stocks de sécurité

Cette stratégie fait partie de ces nouvelles alternatives intéressantes proposées. En effet, l'industriel n'a plus à gérer ses stocks et à se préoccuper de l'obsolescence de ses équipements. Tout est décentralisé sur des partenaires externes qui vont gérer l’obsolescence d'un parc machine, le stockage et ainsi amener une vision et des solutions concrètes à court, moyen et long terme. Cette alternative est un très bon compromis financier et apporte de la visibilité certaine aux industries pour leur permettre d'ajuster et utiliser des budgets pour d'autres projets.

En conclusion, nous nous apercevons que l'obsolescence électronique d'un parc machine entre dans une dimension stratégique pour l'industriel qu'il ne faut pas négliger. Un travail de fond est nécessaire et pourra permettre d'obtenir de vrais résultats et améliorations. Il permet également de se poser les bonnes questions en amont, de préparer des stratégies simples et de surtout ne plus se retrouver devant un fait accompli lors d'une panne mais d'avoir une attitude proactive.

Je terminerai ce billet en citant deux hommes :

- Émile de Girardin qui disait "Gouverner, c'est prévoir" 

- Henry Fayol qui disait "Prévoir, c'est à la fois supputer l'avenir et le préparer; prévoir c'est déjà agir"


J'espère avoir suscité votre intérêt et avoir remis en question la façon dont l’obsolescence en électronique industrielles peut être traitée

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